dimanche 17 janvier 2010

Onem pas travailler!

Cette journée avait bien mal commencée. Un réveil tardif, une prise de bec, une panne de café… et le tour est joué, je vous vois venir. Mais non ! Ça aurait été bien trop beau que tout s’arrête là.
Déjà les jours avant je portais sur moi les lourdes conséquences de mon abstinence. Après 7 jours sans boire, l’annonce est tombée, c’est 252 employés que les usines Inbev allaient être licencié. 252 emplois pour un mois de sobriété… ma bonne résolution était déjà remise en question, je me remettais en question. Ce matin là en plus j’apprenais que la marque au lion ultra présente dans le milieu du super marché, enseigne la plus proche de l’embrassade allait tomber à cours de réserve de Jupiler. L’ambassade allait devoir replonger dans ses Français travers, opter pour la rouge picole, le vin. Un pas de plus vers la non-intégration !

Haaa que ce serait beau si j’étais le seul à me remettre en question. Ce serait sans compter sur cette convocation tombée il y a une quinzaine de jours et que je m’étais mis à traiter la veille : l’ONEM me demande de rendre des comptes ! Ais-je mérité mon chômage, une sanction va-t-elle tomber à mon égar? Je pars vers la rue Natalis le cœur gros de questions.

Lorsque je suis arrivé dans leurs bureaux, j’ai tout de suite compris leur petit jeu. Forcer les gens à s’essuyer les pieds sur leur logo, leur donner un sentiment de supériorité, les attendre au tournant pour ensuite les coincer…C’est un peu ce qui s’est passé !

A l’accueil une femme au visage fermé m’attend. Elle est vêtue aux couleurs de son employeur et épaulé d’un agent de sécurité placé au fond d’un long couloir bordé de cases. Dans chacune de celles-ci, un facilitateur -comme ils les appellent- attend les chômeurs pour les mettre dos au mur, au pied de leur responsabilités, les prendre la main dans le sac de la fainéantise, leur prendre la tête !!!

Une fois la convocation accompagnée d’une pièce d’identité remise en main propre à la pinbèche, je suis invité à m’assoir parmi les quinze autres chômeurs à la mine plus dépitée les uns que les autres. La fin d’une belle aventure pour certain, pour beaucoup !
C’est le couloir de la mort en gris, un mauvais remake de la ligne verte avec pour bande sonore des bruits de claviers et des murmures.

Un nom retenti à l’autre coin de la pièce, le mien. Jusque là c’est cool j’ai connu des attentes administrative plus longue ; tout porte à croire qu’on essaye d’humaniser la démarche.
Jusqu’ici l’illusion que je ne suis pas un numéro plane pour ensuite, très vite, s’écraser. Ma main reste tendue dans le vide. Comme un con, je regarde monsieur, hoche la tête et le gratifie d’un Bonjour appuyé !
Entre ces murs, bonjour se dit suivez moi. Je suis ouvert, j’accepte les us et coutumes de chacun en espérant qu’il fasse de même.
Digne d’un speed dating le jeune homme à peine plus âgé que moi –mais pas du tout mon genre je vous rassure- me pose quelques questions sur ma vie (même la privée), sympathise avec moi.
Quelques secondes plus tard le garçon est obligé de durcir le ton pour me signifier qu’il ne perd pas pied. Désarçonné par mon petit sourire en coin et une panne d’électricité qui fait plus que durer le gars en face de moi perd patience.
Je lui fais remarquer qu’on n’est pas pressé, lui rappelle qu’on a tout notre temps. Moi à l’inverse de lui je ne travail pas.
Il part aux nouvelles comme il dit.

Quinze minutes plus tard, le courant revient par la même occasion lui aussi. Au cas où je n’aurais pas remarqué les 537 néons qui ornent le plafond se rallumer il me signale que le courant est revenu.
Il m’annonce alors, l’allène teintée de café, qu’on va devoir tout recommencer.
Nous recommençons. A l’instar du début de l’entretient, il me repose les quelques questions indiscrètes, poursuit avec un tas d’autres questions sur mes modalités de recherches d’emploie, consulte le petit dossier que j’ai confectionné à son attention, me fais remarquer que la photo de mon CV pourrait être actualisée. Coquin va !

L’entretient touche à sa fin. Il me fait signer un contrat de bonne volonté.
Il me signale que nous seront amenés à nous revoir dans les mois avenir, prend congé de moi.
Je prends ma veste, lui souhaite en vain une bonne journée, n’oublie pas le clin d’œil à l’agent de sécurité appuyé d’un salut chef. Je sais que dans le milieu ça fait plaisir !

1 commentaire :

Unknown a dit…

je savais pas que c'était si compliqué ton club d'alcoolique anonyme...