lundi 22 septembre 2008

Stylisé

"Lorsque l'on évoque le nom de "Toueneti Faive" dans les soirées huppées de la bourgeoisie hayangeoise, nous ne sommes pas sans se rappeler du faste dans lequel ces joyeux acrobates urbains aimèrent se vautrer quotidiennement, avec toute l'élégance et la raffinement que l'on leur connaît, sur trois marches, sous la pluie, souvent un verre de cognac a la main alors que le décor dans lequel ils évoluaient ne pouvait s'empêcher de nous rappeler que cette vallée fut longtemps pleine de fierté et de minerai.
Si ils passaient le plus clair de leur temps dans les recoins sombre de la place de l'église ce n'était point par dépit mais bien par choix de vie (par "lifestyle" comme dirait ces cons dégénérés) côtoyant toute cette misère belle de concupiscence et reluisante de regénerescence. Cent quatre vingt, trois marches, roll back et gay twist sur les 2, ne signifie rien pour le commun des mortels mais pour ces derniers poètes, c'est un hymne à la vie, un hommage à la vierge Marie les protégeant des coups dur et des bagarres avec les manouches. Leurs dialogues épanouis avec la faune locale, souvent composé de clodos alcoolo ou d'alcooliques sans domicile fixe, sont la composante la plus poignante de leur regards acerbes mais tellement juste sur le quotidien des hommes et des femmes.
Il est important de savoir d'où viennent ces hommes pour comprendre comment aujourd'hui ils sont devenus ces grands personnages rayonnant sur l'Europe de leur Art empreint de magie et de volupté.
Laissez vous guider par une google map jusqu'a Toul ce vendredi 26 septembre dans la boutique de Milque, rue des Trois Evéchés pour une déflagration d'images videostylisées projectées sur un écran plus grand que celui de ton ipod. Puis vous pourrez, a souhait, vous familiariser avec l'univers photographisque mais aussi graphique de la plus raffinée des bandes organisées, en dégustant un amuse-bouche sur une musique électronique de Kelly Lips.
Et d'ailleurs le poète d'outre rhin, qui arborait fièrement les couleurs ternies d'un régime coupé dans son élan, ne disait il pas:
"Enleve ton nez qu'je pète!"
"

Michel Du Boudin