mardi 9 décembre 2008

Comtesse, Baron et démarche subrecipte.

Il est quelque chose comme neuf plombe du mat', quand je m'extrais d'un intérieur chauffé pour me plonger dans le froid de la ville. Je dois avouer que j'y trouve une certaine satisfaction de me faire violanter les joues et le bout du nez par la froideur de l'air. C'est l'hiver et j'aime bien qu'en hiver il fasse froid. Mais attention, un froid sec. Et là c'est le cas. De toute manière, malgré les deux gros cafés que je me suis administré, je suis loin d'être completement réveillé, ma tête est encore sous la couette à révassée d'une tournée internationale des grands ducs.
Bref je marche machinalement, mollement, subreciptement, dans la rue du Bailli, une rue que je dois prendre au bas mot, 8242 fois par jour, je la connais par coeur au point d'avoir peur d'en faire une attaque.
Je lêve la tête de temps à autre, ça commence avec le restaurant Chez Rachid "Le livre Jaune" où le couscous est délicieux, ça continue avec le Supra Bailli, où des fois je prends mon café et où souvent j'écluse, je ne dis plus bonjour à ce clodo qui squatte continuellement devant le supermarché bicause y tire la tronche comme c'est pas permis, mais le plus souvent je jette un oeil de travers à ce salaud de marchand de vin qui a une vitrine qui ferait bien dans ma cave voutée et pleine de moissisure.
Un étalage de tant de bons vignobles ça devrait pas être permis, ce genre de choses ça se préserve, ça se fait discret. On a jamais vu la comtesse de Pompadour montré aux premiers badauds venus, sa précieuse rose qui a fait sa renomée.
Le pire c'est que ce salaud possède des Whisky japonnais qui font voyager, et même des écossais qui dépasse les ving cinq ans d'âge.
Jamais pu foutre un pieds à l'interieur, de peur de m'chopper une apoplexie correcte.
Donc 8242 par jour, j'y balance mon oeil subrecipte ( je l'aime bien ce mot, parole) et j'me rêve baron d'un domaine bordelais à fumer des cigares et me grattant le ventre dans ma cave éclairé à la bougie, juste pour la sacré du rituel.
Sauf que ce matin, le bougre, au milieu de tous ses cartons qui traine devant sa boutique fermé, y'a un tonneau et sur le tonneau, moins d'une dizaine de boutanches, d'un bourgone que j'aurais juré "aligoté", un bourgogne blanc, bouchons même pas débouchés. Et t'imagines qu'avec le froid qu'il fait, le vin doit avoir une température plus qu'onctueuse.
Je m'arrete comme un con et me dis qu'il a fait la bourde de sa vie, en laissant ce présententoire de dégustation, dehors toute la nuit.
Les questions fusent dans ma tête, pourquoi personne n'y a touché? Peut etre qu'il est déjà dans sa boutique? Peut etre qu'il est parti s'acheter un croissant? Est ce que on peut boire du Blanc direct aprés le caoua? Avec quoi je pourrais cuisiné ce breuvage raisiné? Est ce que c'est vraiment la crise ou c'était seulement pour faire elire Obama? Est ce qu'il va sauver le monde? Est ce que je vais sauver le monde?
Bref ça carbure dans ma cafetière et le temps que je me pose toute ces questions je me suis retrouvé, chez moi au chaud.
Les mains vides.
Putain de bordel de merde, j'ai pas réussi à coordonés mes pensés et mes gestes et j'ai pas empoigné une de ces bouteilles.
Bordel de merde. Je me serre un verre d'eau du robinet, de cette eau qui parait-il rend stérile, et refléchi sur cette occas' que la fortune à mis sur mon passage et que je n'ai pas était en mesure d'attraper.
J'ai bien peur qu'en ayant eviter ce signe, je m'attire la guigne toute la journée, merde ça me rends bougrment malade, je croit que je vais rater ma vie parce que j'ai rater cette chance, j'ai raté cette boutanche, aucun remords pour le marchands de vin, il avait qu'à ne pas laisser trainer son bourgogne...
Merde je me vois dejà au bords d'un ruisseaus avec au bout de ma canne à peche la bouteille qui flotte pour rafriachir, ....
Argh je tiens plus, remets mon blonson, réajuste ma capuche, empoigne mes clés et reprends la direction de l'echoppe avec la ferme intention de revenir avec une bouteille.
Elle sont toujours là, un rapide coup d'oeil circulaire, avec tout le naturel et le flegme que l'on me connait, un leger sursaut cardiaque pour la béauté de l'acte, je l'aggrippe, plus rien ne peut entraver mon entreprise, et là.
La déconfiture.
La débandae.
Je comprends tout mes amis.
La vie.
La mort.
L'enfer.
Le paradis.
Tout ça n'existe pas, tout ça n'est pas réel. Obama ne sauvera pas le monde. Je ne ferais rien de ma vie. J'ai la guigne c'est sur.
Ces bouteilles sont bien bouchonnées.
Mais vides.
Aussi vide que mon ventre qui se contracte sous l'effet de mes deux cafés matinaux qui entrent enfin en action. Ces bouteilles, n'était que de la poudre aux yeux, de la démonstration de pacotilles: une rolls sans moteur, une fille sans vertu, un jambon sans couenne, le megot sans fautes d'ortograf, bref troispetitspointàlaligne
Je comprends que j'ai pas du etre le premier a me faire avoir, j'essaye les autres au cas où, mais je ne me fait plus d'illuses, j'avale ma honte et m'en retourne chez moi reboire de l'eau qui rends stérile.
Je deteste ce marchands de vins.

3 commentaires :

Anonyme a dit…

Bien sur que tu vas sauver le monde.

Anonyme a dit…

j'espère que t'a garder la bouteille, on va la remplir avec du vinaigre et la revendre a la Bascule a prix d'or le Week end prochain, ca permetra peut etre de renflouer l'ardoise du JB.
Jo

Masto a dit…

Joao Folzo ça sonne bien, non?